Voyage noctambule et solitaire dans l’éloquent silence de la nuit, au cœur de la Cité des Doges
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Marcher, écrire, dessiner Venise. Dans l’intimité nocturne de la ville, à la plumes et aux pinceaux, l’éloquent silence de la nuit s’esquisse au cœur de la cité des doges.
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« J’aime la nuit avec passion. Je l’aime comme on aime sa maîtresse, d’un amour instinctif, profond, invincible. »
Guy de Maupassant
Une rencontre qui ne s’accomplirait que dans la lumière me semble dénuée d’audace. Où se trouve l’aventure dans l’idée de ne dessiner la Cité des Masques uniquement le jour, quand la lumière est crue, quand nos yeux voient tout ce qui a déjà été vu, quand notre plume écrit tout ce qui a déjà été lu ?
La caresse de l’obscurité sur le monde m’intrigue et m’appelle. J’aime le crépuscule, et j’aime la nuit. L’un pose ses reflets moirés sur les formes, l’autre sa lumière infinie sur chaque relief.
C’est dans cette atmosphère de déclin que ma main a cherché à retranscrire les souvenirs d’une relation intime tissée avec la Cité des Doges. Le temps semble ralentir sa course. Les ombres enveloppent peu à peu le monde tangible tandis que l’agitation du jour s’abandonne au silence. Cet instant singulier, quand les contraires se rencontrent et se mêlent, m’enivre : le sommeil paisible des uns côtoie l’ardente veille
des autres.
Dans notre vie civilisée, les nuits citadines restent lumineuses. Malgré ces éclairages, au demeurant très utiles pour croquer l’indicible, le règne de l’informe perdure et donne le sentiment d’être face à un autre monde. Quand mes yeux deviennent inutiles, mon esprit extrapole. La moindre silhouette s’en trouve déformée, approximative. Les vieilles peurs de l’enfance resurgissent, et avec elles, les zones d’ombre se peuplent d’hostilité et d’effroi.
Je découvre alors l’appel du mystère de la nuit, celui dans lequel désirs et fantasmes s’engouffrent.
EXTRAITS DU CARNET
Derrière la Giudecca se couche la lune,
Un nuage passe, le palais ducal se dore.
Je jette un dernier regard sur la Cité des Lagunes
Mais la perle de l’Adriatique dort encore.
Cette patrie du plaisir ne s’éveille pas si matin,
Sa brume épaisse m’emprisonne et me retient.
Bleu-gris pâle en contrepoint,
Me veut-elle garder en son sein ?
Toi qui me lis je te conjure,
Par goût d’aventure entre eaux et pierres,
D’aller par les plis de ses clairs-obscurs
La cour jusqu’à l’éveil lui faire.
Du crépuscule à l’aube dévoilée,
Chanter l’amour à la vénitienne
Et ne pas être, comme je l’ai été,
Qu’un amant superficiel.